Le-Fardier_de_Cugnot.

Un pionnier déterminé : Nicolas Cugnot 1724 – 1771 (H2)

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La caractéristique commune d’un pionnier ou un entrepreneur qui « réussit » c’est la détermination, voire l’obstination. Sinon il reste un doux rêveur.

Un Pionnier de l’automobile :

Un canon immobile représente un canon inutile. Or depuis leur invention (1313) les canons deviennent de plus en plus gros, donc de plus en plus difficile à déplacer. (Par exemples, la Grosse Bertha : 42 tonnes et le Grand Frédéric : 750 tonnes).

Nicolas Cugnot mis près de 5 ans pour construire le premier véhicule automobile (“se mouvant par soi même”), jamais construit. Il s’agissait d’un fardier d’artillerie, mû par une machine à vapeur (selon la machine à vapeur de Denis Papin de 1712). Le moteur de ce fardier comportait deux cylindres, il se trouve encore en parfait état de marche, au musée des arts et métiers à Paris 

Les travaux de ce pionnier :

  • Ses premiers essais ont lieu en novembre 1770 à Vanves. Un premier accident survient : on ne parvient pas à freiner le fardier qui défonce un mur en briques ;
  • Il roulait à 3km/h et effrayait les passants avec ses sifflements stridents ;
  • Le coût exorbitant du projet et les fortes réserves émises par les ingénieurs quant à sa « faisabilité » n’ont pas suffi à invalider le programme ;
  • La réalisation d’un tel projet nécessite des fonds considérables.  Il coûte environ 20 000 livres de l’époque, comparables à 200 000 euros de 2014. L’armée ne regarde donc pas sur les moyens : ce nouveau système de transport d’armes lourdes suscite un intérêt indéniable.
  • Pourtant les essais ne peuvent se poursuivre. Le prototype est entreposé à l’Arsenal de Strasbourg où il tombe dans l’oubli ;
  • Avec détermination Cugnot réussit à reconstruire un second modèle pesant 8 tonnes.

Le fardier de ce pionnier

Demeuré à l’état de prototype, le fardier souffre de graves défauts de jeunesse :

  • Tout d’abord sa mise en œuvre est très longue : l’eau doit atteindre la température voulue ;
  • Puis le combustible se consume très rapidement. Les pauses pour recharger le moteur sont donc fréquentes : environ toutes les douze minutes ;
  • Le fardier, lorsqu’il est en côte, ne développe pas assez de puissance, du fait de la faible pression de la vapeur.
  • Cugnot n’a pas résolu le problème du freinage, ce qui peut être fatal en descente : la simple pédale qui sert de frein est pratiquement inopérante dans ce cas ;
  • Enfin, la vitesse maximale, bien que constituant un succès technologique remarquable, elle reste néanmoins faible (entre 3,5 et 4 km/h). Elle permet tout juste de suivre une armée à pied. En dépit de son utilité certaine dans le transport de charges lourdes, le fardier de 1771 n’est donc pas, capable de remplacer efficacement les chevaux.

Toujours déterminé ce Nicolas :

Il présente son concept à Bonaparte en pleine préparation de sa campagne d’Égypte qui ne voit pas l’intérêt de cette invention. À la Révolution française, il perd ses revenus et s’installe en Belgique. En 1800, à son retour à Paris, une maigre rente du Consulat lui est attribuée, grâce à laquelle il peut finir sa vie sans souci financier.

En 2010, un “fardier de Cugnot” est reconstruit à l’identique par les étudiants de l’école des Arts et Métiers ParisTech et la commune de Void-Vacon en Meuse. Il est en parfait état de marche, ce qui montre la validité du concept et la véracité des essais effectués en 1769. Cet exemplaire fut exposé pour l’occasion en 2010 au salon de l’automobile de Paris. Il est visible dans le village natal de Cugnot à Void-Vacon (Lorraine – Meuse) et sur le site de l’association : « Le fardier de Cugnot ».

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