Dans les années 20, les voitures présidentielle deviennent une norme. La plupart des Chefs d’États possèdent leurs propres voitures. Aussi, pour se démarquer, il faut se la jouer à « qui a la plus grosse » : Renault 40CV, Voisin Coupé De-Ville, Rolls-Royce Phantom. Cette image de puissance prend une tournure encore plus importante dans les années 30. Dans un contexte d’après crise (krach boursier) et d’avant-guerre, la voiture présidentielle incarne la puissance économique, mais aussi militaire du pays.
Ces présidentielles, en France
Une voiture présidentielle apparaît officiellement pour la première fois en 1906. Utiliser par le président Armand Fallières. Passionné de mécanique, il adoptera notamment lors de son mandat une Charron-Girardot-Voigt 30 cv Berline et une Panhard & Levassor Type J de 18cv. Paul Doumer utilisera une Reinastella (Renault) et également par Albert Lebrun durant ses deux mandats. À savoir un 8 cylindres en ligne, fabriqué à l’usine de Billancourt : une limousine statuaire, confortable et performante, capable d’atteindre les 125km/h.
Une révolution arrive en France au milieu des années 50, avec les deux Citroën 15-six H (plus performante et plus aérodynamique), conçues pour le président René Coty. En 1955 arrive la Citroën DS, pour Charles de Gaulle au début de son mandat, aux côtés des Simca Présidence et des rares Renault Frégate.
Une des présidentielles (Une DS)
Sauvera la vie du Président De Gaulle en 1962 lors de l’attentat du Petit-Clamart le 22 aout 1962. La voiture, atteinte de 14 balles, parviendra malgré tout à s’échapper, avec deux pneus crevés et sur un sol mouillé. Le cahier des charges précisait que la voiture devrait être plus longue que celle du président américain (la SS-100-X). Suffisamment haute pour accueillir les 1,93m du général De Gaulle… Mais surtout, ce choix devait se faire sur une DS !
Georges Pompidou, féru d’automobiles, pour la venue en France de la Reine d’Angleterre Elizabeth II. Il décidera que lui et la Reine paraderont dans un cabriolet… Sauf que, de tout le parc automobile de l’Elysée le seul cabriolet en état de marche est une antique Talbot Lago T26, vieille de plusieurs décennies. Un nouveau véhicule d’apparat sera alors commandé, et fabriqué par le carrossier Chapron ! S’appuyant sur la base de la Citroën SM. Cette voiture devant être découvrable, spacieuse, et avant tout, belle ! Deux exemplaires de ce véhicule seront fabriqués. Facturés près de 700 000€ pièce, les SM de l’Elysée représentent de véritables prouesses technologiques. Malgré un rallongement et un élargissement du véhicule, son poids restera sous les 2 tonnes. Ces SM seront utilisées jusqu’au mandat de Jacques Chirac. Depuis lors, l’Elysée s’équipe principalement de véhicules de série : Peugeot 604, Citroën CX, Renault 30 puis 25, jusqu’aux Renault Espace, DS7 Crossback et Peugeot 5008 actuels !
En Allemagne
Surnommée la « Super Mercedes » : l’impressionnante Mercedes 770K du chancelier Adolf Hitler incarne la volonté de domination du III ème Reich. Une voiture puissante, clinquante, exubérante, imposante, avec ses 5,60 mètres de long (à titre de comparaison, une classe S, la plus grande voiture de la gamme Mercedes, mesure « seulement » 5,10 mètres). Motorisée par un puissant 8 cylindres en ligne, elle peut atteindre les 160km/h malgré ses 3 tonnes. Ce véhicule marquera beaucoup le peuple Allemand, notamment par ses nombreuses apparitions télévisées.
Les voitures présidentielles aux US
De l’autre côté de l’Atlantique, aux États-Unis, en 1901, William McKinley utilisera pour la première fois une automobile. Il faut finalement attendre le mandat de William Howard Taft en 1909 pour que l’automobile intègre officiellement la Maison Blanche. Franklin D. Roosevelt cumulera 4 mandats présidentiels. Sa voiture fétiche, la Lincoln V12 Convertible (affectueusement surnommée « The Sunshine Special »), marquera beaucoup son mandat. Succédant à Théodore Roosevelt, encore très attaché au cheval, William Howard Taft transforme les écuries présidentielles en garage, pour y stocker quatre automobiles : deux très luxueuses Pierce-Arrow, une Baker Motor Vehicle électrique, et surtout, en 1911, la White Motor Company Steam Car. Cette dernière sera très appréciée du président, lui permettant notamment d’être visible par les photographes de presse grâce à la carrosserie Torpédo du véhicule.
En 1961, développée sur une base d’une Lincoln Continental convertible, la SS-100-X. Elle n’est pas blindée. Malheureusement, elle marquera les mémoires durant l’attentat du 22 novembre 1963, jour de l’assassinat du Président John F. Kennedy. Depuis, toutes les voitures présidentielles américaines, jusqu’à la Cadillac One servant les mandats d’Obama et Trump, constitueront de véritables forteresses sur roues, équipées des meilleurs blindages.
Emmanuel Macron :
comme présidentielle le choix d’Emmanuel Macron se porte sur une DS7 Crossback du groupe PSA/Peugeot/Citroën. Ce petit bijou comprend quelques petits détails exclusifs : par exemple, des petits drapeaux tricolores visibles sur la calandre mais aussi sur les flancs de la voiture. L’intérieur de la voiture ? Top secret ! Elle possède des petits détails peints à la feuille d’or. Ces décorations ont été réalisées par l’atelier de dorure qui réalise tous les travaux à la feuille d’or de la Présidence de l’Elysée, avec inscrit sur les portières de la voiture, le loge “République française” . Cependant, il est impossible d’admirer l’intérieur de la voiture, pour des raisons de sécurité.
Emmanuel Macron semble rencontrer aussi quelques problèmes à l’étranger avec un autre véhicule de fonction, une Renault Espace blindée. Après une panne en Pologne et le staff présidentiel dû payer une amende en Belgique pour défaut de vignette Crit’Air !
Conclusion :
Les voitures présidentielles construisent la fierté des présidents qui n’hésitent pas à parader dans les quatre coins du monde pour vanter les mérites de leur voiture et de leur constructeur national.