Après la guerre, Renault se développera autour d’un moteur de 4CV. Avec les 4L la Dauphine et surtout la 4 CV, (appelée : quatre pattes ou la « motte de beurre ». Pour sa forme et sa couleur jaune récupérée des surplus de peinture ayant servi à peindre les chars de l’Afrika Korps)
La 4 CV :
La 4CV, une voiture conçue secrètement par Renault (1940), sous l’occupation allemande et commercialisée en 1946. Sous le règne de Louis Renault qui ne sera pourtant même pas informé du projet ! Le slogan publicitaire : « 4 chevaux, 4 portes, 444 000 francs ! »
Louis Renault, ne croyait pas en la voiture populaire. Pour lui, l’automobile demeurait un produit de luxe et c’est seulement sous la pression de la crise que ses ingénieurs réussirent à le convaincre de lancer en 1938 la Juvaquatre. Un modèle moins luxueux que ceux de la gamme habituelle du constructeur mais que Louis Renault n’appréciera jamais. Jusqu’en 1955, la 4CV deviendra la première française à atteindre une production d’un million d’exemplaires. Elle fut la 1ère voiture d’un grand nombre d’automobilistes. D’une cylindrée de 760 cm3, le prototype atteint 84 km/h sur le plat et réussit à grimper des pentes de 17 % en quatrième vitesse avec quatre personnes à bord !
La commercialisation de la 4 CV :
La Libération de 1945 et l’arrestation de Louis Renault pour faits de collaboration entraînera la nomination de Pierre Lefaucheux à la tête de la Régie Nationale des Usines Renault. Comme administrateur provisoire en octobre 1944 et PDG en mars 1945, qui lui sera plus favorable à sortir une voiture populaire. Le troisième et dernier prototype, proche de la version de série, voit le jour. À l’inverse des deux précédents, ce prototype est équipé de quatre portes, orientant ainsi le véhicule vers la catégorie des familiales.
La production des Renault 4CV ne démarre qu’à l’été 1947, en raison des dommages subis dans les usines, durant la guerre et des délais nécessaires à la restauration des machines. Avec une série de 300 exemplaires destinés aux concessionnaires qui vont ainsi pouvoir assurer la promotion de la 4 CV.
La 4 CV constituera un vrai succès :
La production quotidienne passera de 15 véhicules en 1948 pour atteindre 375 exemplaires/j en 1950. Le délai de livraison s’établira autour d’un an, en raison de la forte demande, mais aussi de problèmes de fabrication.
La gamme s’étoffe ainsi de deux niveaux de finition (« luxe et normal ») avec en 1948, une finition « grand luxe ». Puis en 1949 et d’une « R1063 ». En 1950, le modèle « grand luxe » voit sa puissance augmentée de 4 CV pour atteindre 21 CV. Elle bénéficiera d’un toit « découvrable », en toile. Un second modèle, la R1063, offrira une version sportive de 32 CV, qui participa à de nombreuses courses automobiles, dont les 24 Heures du Mans.
En 1951, les US importent près de 170 000 exemplaires de la 4CV. Cette même année, des négociations commencent pour la fabrication sous licence Renault de la 4CV par la marque japonaise Hino.
La Renault 4L
Une autre 4 CV, (appelée « 4L », le « L » pour limousine, signifie la troisième vitre latérale) représente une petite voiture populaire de grande diffusion de conception simple et pratique. La première application de Renault sur une voiture de tourisme à traction avant.
Une R3 (de 4CV) apparut (1960 – 1961). Il s’agissait d’une déclinaison économique de la 4L, avec le petit « moteur Billancourt » de 603 cm3 « sous-alésé » dérivé de celui de la 4CV. La R3 comportait un dépouillement extrême : aucun chrome sur la carrosserie, pare-chocs en tubes peints, pas de grille de calandre chromée, pas d’enjoliveurs de roues. Avec un intérieur également très sommaire : volant trois branches en bakélite noire, pas de garnitures de portes, banquettes de type « hamac ».
Les quatre premiers moteurs à équiper la 4L : « moteurs Billancourt », (longitudinaux) possédaient une cylindrée de respectivement 603, 747, 782 et 845 cm. Ils comportaient 3 paliers. Les derniers modèles reçurent des « moteurs Cléon-Fonte » de 956 et 1 108 cm3 à cinq paliers.
La version « Elle » :
En 1963, Renault souhaite attirer la clientèle féminine vers la 4L. L’opération sera menée avec le magazine « Elle » et un groupe de chanteuses alors naissant, « Les Parisiennes ». Un slogan : « Elle prend le volant ». Plus de 4 000 lectrices essaient ce modèle 4L Parisienne. Qui se distingue par un habillage original : un dessin de cannage de couleur paille, sur le noir de la carrosserie, ou encore des motifs écossais, habillent portières, ailes arrière et hayon. À cela s’ajoutent des éléments chromés, pour une distinction encore plus prononcée. Renault équipera, la 4L d’un « pack sécurité » en 1989. Avec : appuie-têtes avant, feux de recul, deuxième rétroviseur extérieur et un feu antibrouillard sous le pare-chocs arrière.
La fin de la 4L :
Trop âgée pour pouvoir respecter les normes antipollution à venir en 1993. (pot catalytique obligatoire). La production de la R4 est arrêtée fin 1992 avec une série « Bye-Bye » de R4 GTL Clan, des modèles qui ne présentent pas de spécificité particulière mis à part une petite plaque rivetée numérotée de 1 à 1 00022 sur le tableau de bord.
Au même titre que la Coccinelle ou la 2 CV, la 4L devient au fil des années un véhicule culte. Certains passionnés restaurent les modèles les plus anciens. Importée à l’époque dans de nombreux pays, elles restent toujours présentes en Amérique du Sud.
Le retour de la 4L ?
Une nouvelle Renault 4L, 100 % électrique constitue une nouvelle stratégie du groupe dévoilée en 2021. Elle vise à faire renaître un modèle emblématique des années 1960 (en particulier pour les jeunes, les ruraux, les artisans …). Qui disparut en 1989, pour absence de pot catalytique (déjà). Voiture fabriquée pendant 30 ans à plus de 8 millions d’exemplaires.
La nouvelle Renault 4L électrique pourrait arriver sur le marché, courant 2025. Elle devrait viser un prix accessible à l’image de son ancêtre, autour de 20.000 euros, (hors aides à l’achat). Elle se positionnera, comme un utilitaire polyvalent, avec un look de petit crossover urbain avec une garde au sol relevée. Et des protections en plastique au niveau de ses passages de roues. Une « 4Ever » appellation déjà déposée.
3) La Dauphine 4 :
La Renault Dauphine représente un modèle automobile qui a été fabriqué par Renault dans l’usine de Flins (Yvelines) à partir de mars 1956 jusqu’en 1967. La voiture fut conçue par le bureau d’études Renault dans les années 1950 pour relayer progressivement la 4CV.
La Dauphine devait « épauler » la 4CV, surnommée « la reine de la route », d’où le nom de « Dauphine » en attendant de la remplacer. Avec le baby-boom, la Renault 4CV s’avérait trop petite pour accueillir les familles. La Régie s’attèle alors à développer une petite berline populaire reprenant les clés du succès de la Renault 4CV.
Renault fit appel au carrossier italien Ghia pour concevoir la partie arrière ainsi que quelques détails sur la ligne arrière. Les commandes affluent dès la commercialisation. Les premières livraisons s’opèrent au printemps 1956. En 1957, la Dauphine prend la place de voiture la plus vendue en France et représente à elle seule le tiers de la production de Renault.
Plusieurs déclinaisons de série de la Dauphine 4 :
- Une version plus cossue : l’Ondine ;
- Une version sportive : la Dauphine Gordini ;
- Un coupé et un cabriolet : les Floride puis les Caravelle
- Un modèle pour la course (homologué sur la route) : la Dauphine 1093.
La Dauphine, première voiture française internationale :
Elle portera les badges Alfa Romeo en Italie, Fasa-Renault en Espagne, Willys Overland au Brésil ou Ika-Renault en Argentine. Elle débutera même aux États-Unis où naîtra une version électrique : la Henney Kilowatt. Mais après un léger succès cela tournera à un échec. Qui sera provoqué par une inadaptation du modèle aux conditions locales et au mode de vie des américains (sur le service après-ventes).
La Renault 8 viendra ensuite, prendre la place de la Dauphine.