Fondée en 1909 par le constructeur italien Ettore Bugatti, l’entreprise française, longtemps considérée comme pionnière dans le domaine de l’automobile. Elle produira de luxueuses sportives de prestige marquées par l’adage cher à Ettore : « Rien n’est trop beau, rien n’est trop cher ». Rachetée par Volkswagen en 1998.
En 1899, à l’âge de 17 ans, Ettore Bugatti entame une formation chez le constructeur de cycles et tricycles Prinetti & Stucchi. Durant laquelle il fabrique son premier tricycle, motorisé par un moteur De Dion. L’année suivante, Ettore réalise sa première automobile, la Bugatti Type 2.
Les premières Bugatti :
En 1902, à la suite du salon de Milan, Bugatti réalise une gamme d’automobiles pour le baron Eugène-Dominique de Dietrich. Vendue sous le nom De Dietrich-Bugatti, constituée des Bugatti Type 3 et Type 4 ainsi que de la Type 5. Sur laquelle Ettore Bugatti prend part à une course à Francfort
Ettore décide de se consacrer à la compétition. Il s’installe finalement à son compte en 1909 à Molsheim, en Alsace. (Région appartenant à cette date à l’Empire allemand). Où il débutera en 1910 la production de sa première automobile et première sportive de course, la Type 13.
Grâce à un poids plume et une tenue de route exceptionnels pour l’époque. Elle termine deuxième au grand Prix de France 1911 dit « des vieux tacots » au Mans.
La Légende aux 2 000 victoires :
La nouvelle Type 22, alignée en compétition : en 1921. Elle remporte son plus grand succès, en s’imposant aux quatre premières places du Gran Premio delle Vetturette, couru à cette date à Brescia. Ce quadruplé vaut certes désormais le surnom de « Brescia ». Il offre surtout à Bugatti la « gloire et de substantielles rentrées d’argent ». Leurs moteurs et de leurs châssis, les Type 13 Brescia et 22 permettent en outre à l’entreprise « d’asseoir sa notoriété auprès d’une clientèle sportive ».
La « légende », débute en 1922 où apparaît la première 8 cylindres, la Type 30, disposant en outre de freins hydrauliques. Le véritable tournant dans l’histoire de Bugatti aura lieu en 1924 à Lyon lors du Grand Prix de l’Automobile Club de France. Lors duquel Bugatti dévoilera enfin sa fameuse Type 35.
Celle-ci, dominera les compétitions internationales pendant près d’une décennie (de 1925 à 1934). La Type 35 deviendra, non seulement la Bugatti la plus célèbre, mais aussi celle qui va marquer l’histoire de l’automobile.
« L’impact de la fameuse Type 35 sur le monde de l’automobile a été énorme. Conçue par Ettore Bugatti et produite il y a 100 ans, elle est toujours, du point de vue d’aujourd’hui, une voiture de sport sophistiquée, agile et rapide: 8 Zyl. moteur en ligne avec une cylindrée de 2,3 l, 150 hP, une vitesse maximale de 193 – et l’une des plus belles voitures de tous les temps » (Herbert Diess)
La Type 57 SC Atlantic :
Elle représente sûrement la plus grande légende de la marque. Ce coupé regroupe à lui seul les quatre attributs qualifiant les voitures de la marque de Molsheim : élégance, sportivité, luxe et rareté.
« Atlantique », car Jean Bugatti, avait comme ami Jean Mermoz, pilote légendaire de l’Aéropostale, le premier à traverser l’Atlantique-Sud en avion avant de disparaître lors d’une ultime traversée en 1936. « La fameuse couture rivetée en aluminium qui traverse le toit représente aujourd’hui encore une caractéristique de design unique et élégante ».
Sur les quatre versions différentes de la 57 SC conçues. Une seule (la 2ème) n’a jamais été retrouvée. (L’auriez-vous cachée au fond de votre grange ? Entre Molsheim et Bordeaux. Si elle venait à refaire surface, sa valeur dépasserait les 100 millions d’euros !)
Un autre propriétaire d’un coupé, se retrouva piégé sur un passage à niveau avec son Atlantic. Il périt dans l’accident et la voiture, complètement détruite. Plusieurs dizaines d’années plus tard, elle sera entièrement restaurée (sf le moteur).
La Bugatti « Royale » :
Jean Bugatti rejoignit le génie mécanique de son père Ettore, en esquissant des carrosseries particulièrement élégantes destinées à habiller les châssis Bugatti, d’où naîtra la fameuse « Royale », pour les rois, (six fois plus cher que la Rolls-Royce). Une Bugatti de 12 763 cm3 de cylindrée, de 300 ch et de 500 000 Francs. Mais, en raison de la crise financière, l’automobile constituera un échec commercial. Les six exemplaires construits n’ayant jamais été acquis par la clientèle royale à laquelle elle se destinait.
La cinquième Type 41 : sera vendue à 9 800 000 dollars en novembre 1987, lors de l’enchère automobile Christie’s.
Le krach de 1929 se répercute en Europe dans la Grande Dépression. Ettore sauve son usine de la faillite en fabriquant 80 autorails, équipés de moteurs de la Type 41, couplés entre eux par quatre. Pour atteindre en 1934 la vitesse record de 192 km/h.
Bugatti après-guerre :
En 1945, Ettore Bugatti parvient à récupérer son usine et tente de redémarrer sa production d’automobiles malgré les dettes et le manque de moyens. Les études des Type 73 et Type 78 n’aboutissent cependant pas et la mort d’Ettore Bugatti le 21 août 1947, âgé de 66 ans, des suites d’une pneumonie, sonne la fin de son entreprise.
La plus célèbre collection Schlumpf : une des plus importantes collections de voitures au monde, rassemblée à Mulhouse par les frères Hans et Fritz Schlumpf, deux richissimes industriels suisses à la tête d’un empire textile en Alsace. Réunie entre 1958 et 1963, cette collection constituée de 560 véhicules dont 123 Bugatti est aujourd’hui classée monument historique et exposée à la Cité de l’automobile de Mulhouse.
Le vendredi 11 août 1939, sur la longue ligne droite du carrefour de la Colonne de Dorlisheim jusqu’à Entzheim, Jean Bugatti se tue accidentellement au volant de la Type 57G Tank, victorieuse aux 24 Heures du Mans.
Bugatti, le retour :
En 1955, une tentative de retour en compétition, via la Formule 1, échoue avec la Bugatti Type 251.
En 1987, l’entrepreneur italien Romano Artioli souhaite relancer la marque avec un modèle Bugatti EB 110 (« EB » pour les initiales d’Ettore Bugatti et 110 pour le 110e anniversaire de la marque). Elle coûtera près de 500 000 $.
En 1998, Ferdinand Piëch, héritier de Porsche et du groupe Volkswagen, ingénieur passionné et homme d’affaires avisé décida d’ajouter la marque Bugatti au catalogue de son entreprise. Lors d’un entretien en 1997, à bord du TGV Shinkansen, avec Karl-Heinz Neumann, responsable du développement des moteurs chez Volkswagen , qui lui avait inspiré la conception d’un moteur colossal à 18 cylindres, (composé de trois moteurs VR6). Pour l’anecdote, l’ingénieur Ferdinan P. avait déjà conçu dès les années 1970 un moteur à 16 cylindres pour une Porsche 917 PA.
Une énigmatique série de « teasers » laisse imaginer que Bugatti est sur la piste de la Type 57 SC Atlantic noire, voiture légendaire dont la trace s’est perdue à l’aube de la seconde guerre mondiale.
Alors arrivèrent à la suite, les Bugatti :
La Veyron :
Son moteur de configuration W16 de 8 litres de cylindrée, doté de 64 soupapes et quatre turbos, développe 1 001 chevaux et 1 250 Nm de couple. À vitesse maximale, la Veyron met 12 minutes pour vider son réservoir. La production de la Veyron prit fin en 2015 avec une Grand Sport Vitesse surnommée « La Finale ». Ou la Chiron, modèle produit par la marque française. 2011,
La Chiron :
Elle succède à la Veyron et sera la plus puissante et la plus rapide de l’histoire de la marque. Avec toujours le W16 sous son capot. Elle tient son nom du pilote automobile monégasque Louis Chiron (1899-1979) Le toit vitré « Sky view » est inclus de série et des détails de son habitacle se parent des couleurs du drapeau français. Plus de la moitié des 500 exemplaires prévus ont déjà été construits et son remplacement est attendu à l’horizon 2022.
Le modèle Centodieci présentée dans un concours d’élégance en Californie (2019). Pour célébrer les 110 ans de la marque Bugatti, basée sur la Chiron. Elle rend aussi hommage à l’EB 110 Super Sport.
La voiture Noire : Le 5 mars 2019, Bugatti présente « La Voiture Noire » au Salon international de l’automobile de Genève 2019. Limité à un seul exemplaire basé sur la Chiron, ce modèle rend hommage à la Bugatti 57 SC Atlantic.
La Divo :
présentée en août 2018 près de Monterrey en Californie. Elle possède une carrosserie beaucoup plus agressive. Toujours motorisée par le W16 de 1 500 ch de la Chiron, elle perd 35 kg. Bugatti la considère comme une voiture faite pour les virages. Sa production sera limitée à 40 exemplaires. (à 5 millions d’euros l’exemplaire).
La Divo représente la première hypersportive Bugatti affichant une carrosserie du XXIe siècle. Cette hypercar ultra-performante en édition limitée constitue un must absolu pour tous les collectionneurs. Avec son design futuriste et agressif, sa personnalité et ses performances de conduite uniques, Bugatti a créé ici un véritable chef-d’œuvre de l’artisanat automobile qui parvient à faire revivre la longue tradition de carrosserie de la marque.
Une Bugatti La Divo Lady Bug en commande spéciale pour un particulier.
Pour l’avenir :
Concernant l’avenir de modèles Bugatti, on peut toujours compter sur le moteur thermique W 16 de 8 litres. Mais on peut douter de la volonté du propriétaire Volkswagen de poursuivre (déjà propriétaire de Lamborghini…et de Porsche). Cela correspond il encore à l’électrification de la marque ? Peut-on s’imaginer entrer dans une hypercar électrique, mieux vaut le faire dans un cockpit de jeux vidéo !
« La place du mort » (la place du passager avant). Avant l’usage des ceintures de sécurité, la personne occupant la place passager à l’avant avait beaucoup plus de chance d’être tuée que les autres personnes lors d’un accident : le port de la ceinture n’était pas obligatoire et le passager était moins protégé et plus exposé aux collisions avec un autre véhicule notamment lors d’une priorité à droite.
Un nouveau modèle :
La Bolide reprend, la base de la Chiron. Comme son nom le suggère, la Bolide est imaginée pour un usage sur circuit (elle est notamment dotée de pneus slick). Elle pousse encore plus loin le concept de l’ultra-performance en étant plus légère. Toutefois, pour le modèle de production, Bugatti annonce 1 450 kg, alors que c’était 1 240 kg pour le concept. Mais une Chiron classique frôle les deux tonnes.
La puissance est aussi plus « modeste », à l’échelle de Bugatti. Le W16 8.0 litres développe 1 600 ch, une puissance déjà connue avec la Chiron Super Sport. Le concept avait plus de 1 800 ch… grâce à l’utilisation d’un carburant à indice d’octane 110, issu de la compétition. 1 600 ch, c’est avec du 98, carburant disponible partout dans le monde. Le rapport poids/puissance est donc de 0,9 kg par cheval ! Le prix est à la hauteur : quatre millions d’euros.
Pourtant les dirigeants de Bugatti (Volkswagen) considèrent un peu ces machines comme « des voitures pour passer le temps » ?